▶ Traduction par Lou Rouquet et Claire Lefort-Rieu
▶ Une publication en partenariat avec Les Cahiers du Genre
La traduction collective de “Rape in the Field. Reflections from a survivor” et de son appendice “Comments on Rape in the field” s’inscrit dans l’ambition de Noria Research de lutter contre les violences sexuelles et sexistes (VSS), en particulier dans le monde universitaire et académique. Ces textes cruciaux, écrits par Gunilla Bjeren (sous le pseudonyme d’Eva Moreno), abordent de façon presque avant-gardiste pour l’époque un sujet d’une extrême sensibilité, trop longtemps passé sous silence : les VSS subies par les chercheur·ses sur leur terrain, et en particulier le viol. Respectivement rédigés en 1995 et en 2017, ces textes restent tristement d’actualité car, malgré l’importance de ces problématiques, il existe encore aujourd’hui un cruel manque de publications et de matériaux académiques traitant de ces sujets.
En rendant ces textes accessibles à un public francophone, nous visons non seulement à accroître le corpus existant sur cette question essentielle, mais aussi à élargir la portée et l’impact de cette lutte.
Il est impératif de rappeler que la question des VSS concerne aussi le travail de terrain des chercheur·ses. Il s’agit donc de traiter les VSS comme une problématique systémique et collective dans le domaine universitaire et de ne pas les reléguer à une question individuelle. Autrement dit, le but est de ne pas aborder les VSS comme un tabou (pour reprendre le titre de l’ouvrage collectif dans lequel le texte de Gunilla Bjeren est paru initialement), ni un “potentiel effet secondaire désagréable” inhérent aux risques que représente le fait de mener des enquêtes de terrain (façons dont une partie du monde académique continue à les traiter ou les considérer, encore aujourd’hui) ; mais bien comme un enjeu crucial, dont les formations et encadrant·es en sciences sociales doivent se saisir.
Cette traduction constitue ainsi un outil pédagogique précieux pour les jeunes chercheur·ses en début de carrière. Elle leur offre des ressources et des perspectives pour faire face aux situations similaires qu’ils et elles pourraient rencontrer, ou pour les prévenir. En intégrant ces questions à l’agenda académique et en sensibilisant constamment à leur présence, nous espérons contribuer à un environnement de recherche plus sûr et inclusif.