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La crise économique de 2018, opportunité et épreuve pour la présidence turque

Noria Research

MARS 2019

NICOLAS RESSLER

La Turquie fait face depuis 2018 à une crise économique majeure, marquée par une dépréciation monétaire et une très forte inflation. La défiance des investisseurs internationaux à l’égard de la politique économique du président Erdoğan, et la dégradation des relations diplomatiques entre Ankara et Washington dans le contexte de la guerre en Syrie durant l’été 2018, ont accéléré la bascule de l’économie turque dans la crise tout en en révélant ses faiblesses structurelles : dépendance aux importations, dette privée libellée en devises étrangères, et faiblesse des investissements directs étrangers dans le pays.

La présente étude, réalisée en 2019 alors que la crise est loin d’être terminée, a pour objectif de montrer comment la crise représente à la fois une opportunité et une épreuve pour le président Erdoğan et le nouveau régime mis en place. En effet, elle donne l’occasion de faire apparaître une réorganisation autour de la présidence de la gestion de l’économie, conjuguée à une conversion du régime turc au souverainisme économique.

Deuxièmement, elle participe à la transformation du champ patronal en Turquie, en influant sur l’équilibre construit durant les années de pouvoir de l’AKP avec les organisations patronales de la TÜSIAD et de la MÜSIAD.

Enfin, la réponse politique à la crise montre des modalités d’adaptation différentes selon les régions, que ce soit en Anatolie ou dans le Sud-est kurde, en s’appuyant sur les réseaux patronaux locaux. Si l’économie représente ainsi toujours un pilier de la popularité de l’AKP, elle est aujourd’hui devenue aussi, plus que jamais, un instrument politique au service de la légitimation du nouveau régime présidentiel.


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