Dans une déclaration historique, attendue depuis des semaines et négociée dans le secret, le fondateur et leader de la guérilla kurde du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, a appelé son groupe, jeudi 27 février, à déclarer un cessez-le-feu puis à se dissoudre. Ces proclamations ouvrent la voie à un nouveau processus de paix en Turquie, dont les contours restent pour l’heure incertains.
Mathilde Thon-Fourcade s’est entretenue avec Iris Lambert pour faire le point sur la situation.
Quelle est l’influence d’Abdullah Öcalan sur le PKK, et comment celle-ci a-t-elle évolué depuis son emprisonnement en 1999 ?
Depuis la création du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) en 1978 dans le village de Fis, en Turquie, d’abord comme parti politique puis comme organisation dotée d’une branche armée, Abdullah Öcalan est une figure centrale et incontournable du mouvement de libération kurde. Il est à la fois le fondateur, l’idéologue et le leader incontesté du PKK. Pour les combattants, il est l’incarnation vivante de la lutte dont la parole, quasi prophétique, ferait presque office d’évangile.
Avant son emprisonnement sur l’île turque d’İmralı, en 1999, il se chargeait souvent lui-même de l’enseignement idéologique dans les camps de formation et d’entrainement du PKK, situés dans la vallée de la Bekaa au Liban, en Syrie, puis dans les montagnes du nord de l’Irak. Les apprentis guérilleros devaient écouter ses « Analyses » (Çözümlemeler) de longues heures – certains témoignages parlent de discours allant jusqu’à 9 heures sans pouvoir s’asseoir – sur le sens de la lutte militaire et politique, ainsi que sur le pouvoir de l’émancipation par l’esprit et par les armes1. Par la suite, ses enseignements ont été diffusés via des cassettes puis publiés dans des ouvrages. Aujourd’hui, sa parole et l’étude de son parcours restent au cœur des instructions dispensées aux soldats et aux militants.
Abdullah Öcalan s’est en fait érigé lui-même comme archétype de «l’Homme nouveau », à savoir cette figure idéale dotée d’une personnalité libérée à la fois de l’emprise turque et des structures sociales traditionnelles (capitalistes et patriarcales)2. Son attitude et son parcours servent d’idéal sur lequel se modeler. Certaines règles internes à la guérilla, comme l’interdiction de croiser les jambes, sont directement issues des directives préconisées par Abdullah Öcalan.
Malgré son emprisonnement, l’influence et l’autorité d’Öcalan sur le PKK sont restées capitales, même si on observe des dynamiques de compétition interne entre les différentes branches de l’organisation, et même si ses directives directes ont été très largement entravées à partir du 3 mars 2020, quand il s’est retrouvé à l’isolement total dans sa prison, sans droit de visite ni de communication avec l’extérieur. Par ailleurs, cette influence s’étend bien au-delà du PKK : de nombreux organismes, certains armés, d’autres politiques et civils, se revendiquent de l’idéologie d’Öcalan et considèrent ce dernier comme leur chef intellectuel et politique. Ces entités, comme le Kongra Star en Syrie (une confédération de groupes d’activistes travaillant spécifiquement sur les questions d’égalité de genre) n’ont pas directement de lien organisationnel avec le PKK, mais ont porté un serment d’allégeance au combat mené par Abdullah Ocalan.
Si la rupture communicationnelle entre Abdullah Öcalan et l’état-major du PKK retranché dans les montagnes du Kurdistan irakien a un temps posé la question d’une autonomisation du groupe vis-à-vis de son fondateur, les dernières déclarations du PKK, publiées samedi 1er mars, ne laissent pas de doute quant à la centralité de sa figure : il est cité à de nombreuses reprises comme le « Leader Apo » (en référence à son surnom, qui signifie « oncle » en kurde) dont la libération est un prérequis aux négociations de paix.
Était-il possible de s’attendre à de telles annonces de la part d’Abdullah Öcalan ?
La déclaration historique du 27 février, écrite par Ocalan depuis sa prison et lue par une délégation de députés pro-kurdes depuis un hôtel du centre d’Istanbul, s’inscrit avant tout dans un processus de négociations secrètes entamées il y a plusieurs mois, et dont les premiers éléments ont été rendus publics en octobre 2024. Le leader d’extrême-droite turc Delvet Bahçeli, à la tête du Parti d’Action Nationaliste (MHP) et allié du président Erdoğan avait alors proposé qu’Öcalan prononce un discours à l’Assemblée devant le bloc parlementaire du parti pro-kurde de l’Égalité et de la Démocratie des Peuples (DEM). Erdoğan avait alors salué l’ouverture d’une « fenêtre d’opportunité » devant permettre l’avènement d’une Turquie « libérée du terrorisme » sans toutefois se prononcer plus précisément sur les détails du possible processus de paix à venir.
Cette ouverture, venue d’un parti historiquement hostile au PKK, s’inscrit dans une dynamique de recomposition des rapports de force politiques internes en Turquie tout autant que dans le cadre des bouleversements géopolitiques à l’œuvre dans la région. D’une part, il s’agit pour Recep Tayyip Erdoğan de sécuriser le soutien de la population kurde (qui représente 15 à 20 % de l’électorat en Turquie) à son projet de réforme constitutionnelle qui devrait lui permettre de se présenter aux prochaines élections nationales (prévues pour 2028). D’autre part, alors que la chute du régime baasiste en Syrie rebat les cartes de l’autonomie pro-kurde dans le nord-est du pays et que « l’Axe de la Résistance » est affaibli depuis l’offensive israélienne dans la bande de Gaza et au Liban contre le Hezbollah, le gouvernement turc cherche à limiter les risques de déstabilisation à ses frontières via ce nouveau processus de paix sur la question kurde.
Du côté du PKK, la possibilité d’un dépôt des armes n’est pas une première. En août 1999, deux mois après sa condamnation à mort, Abdullah Öcalan avait, par le biais de ses avocats, publiquement appelé ses troupes à se retirer de la Turquie (il y avait alors près de 2000 rebelles à l’intérieur du pays) puis à abandonner les combats armés. Déjà, sa doctrine avait évolué : en lieu et place d’un Kurdistan indépendant ou autonome, la lutte devait se tourner vers l’établissement d’une Turquie véritablement démocratique3. Et déjà, le PKK, réuni pour son 7e congrès dans le nord de l’Irak, avait approuvé les nouvelles directives de son leader. Le groupe ne s’était pas pour autant effondré, et les combattants ont à nouveau repris les armes en 2004, là encore suite à un appel d’Öcalan frustré par la poursuite de la répression menée contre les Kurdes en Turquie4. Un deuxième processus de paix avait été entamé entre 2013 et 2015, mais avait également fini par échouer après une nouvelle escalade. Au total, le groupe comptabilise neuf annonces de cessez-le-feu, dont le premier date de 1993.
En réalité, donc, l’attitude d’Öcalan et celle du PKK ne sont pas particulièrement insolites et reprennent des arguments déjà avancés par le passé : les conditions matérielles et politiques justifiant la lutte armée n’étant plus réunies, cette stratégie n’est donc plus nécessaire. C’est en substance ce que souligne Öcalan dans son adresse du 27 février. Il indique en effet que « la fermeture des canaux démocratiques a joué un rôle dans le fait que le PKK, le plus ancien et le plus vaste soulèvement armé de l’histoire de la République [turque], ait trouvé une base sociale et un soutien », avant de préciser : « L’appel lancé par Devlet Bahçeli, ainsi que la volonté exprimée par M. le Président et les réponses positives des autres partis politiques à cet appel, ont créé un environnement dans lequel je lance un appel au dépôt des armes, dont j’assume la responsabilité historique. »
Au fond, la véritable surprise a été, pour la plupart de ses militants (armés et civils), l’appel renouvelé à la dissolution du groupe, une étape inattendue à ce stade des pré-négociations. Par exemple, dans la ville de Silêmanî (ou Souleymanieh), au nord de l’Irak, où le PKK a longtemps eu pignon sur rue (notamment après 2014 et les batailles contre l’État Islamique), les sympathisants du PKK rassemblés pour l’occasion devant un écran géant se sont échangé des regards interloqués et interdits au moment de cette annonce. Tous craignent un regain de violence de la part de la Turquie qui mène depuis 2022 une offensive de grande ampleur dans la région contre les positions du PKK.
Comment les modes d’action du PKK avaient-ils évolué ces dernières années ?
Le répertoire d’action du PKK n’est pas fixe, et s’est toujours adapté à son environnement stratégique tout autant qu’au coût moral et politique des tactiques employées. Par exemple, au mitan des années 1990, le PKK est passé des attaques conventionnelles à l’explosif aux attentats suicides, d’ailleurs principalement perpétrés par des femmes5. La dernière occurrence revendiquée par le groupe date du 1er octobre 2024, lorsqu’un commando du « bataillon des immortels » a mené une opération suicide contre le siège des industries de défense turques à Ankara – opération au cours de laquelle une des assaillantes a déclenché la bombe qu’elle portait sur elle, faisant cinq morts et vingt-deux blessés civils.
Aujourd’hui, la majorité des opérations armées menées par le PKK ont lieu sur le théâtre irakien, et plus précisément dans les monts Matine et les monts Gara dans le nord du Kurdistan irakien. Il s’agit là principalement d’opérations au sol, visant les troupes turques déployées dans la zone depuis de nombreuses années, mais qui opèrent depuis 2022 dans le cadre de l’offensive dite « Claw-Lock » contre le PKK. L’armée turque cherche à y établir un « corridor de sécurité » à la frontière turco-irakienne, ainsi qu’à sécuriser le passage d’une future « route du développement » devant relier le port irakien de Bassora, dans le golfe arabo-persique, à la Turquie puis à l’Europe à horizon 2028. Dans ce cadre, Ankara avait déjà opéré un rapprochement avec les autorités de Bagdad au printemps dernier, dont l’un des principaux effets a été l’inscription du PKK comme groupe « interdit » sur le territoire irakien – et non pas comme groupe « terroriste » comme le souhaitaient les autorités turques.
La Turquie bénéficie d’une supériorité technologique, notamment grâce à son savoir-faire dans la production de drones conçus pour des opérations de reconnaissance et de combats (notamment les Bayraktar TB2 aujourd’hui employés par l’armée ukrainienne), qui lui a longtemps offert un certain avantage dans le rapport de force. Ces drones, couplés à l’emploi de bombardiers, permettent à la Turquie d’immobiliser les mouvements de la guérilla qui font régulièrement l’objet de frappes, causant des déplacements forcés et des victimes civiles (près de 78 depuis 2022 d’après l’ONG Airwars). Pour autant, les soldats turcs pâtissent de la très bonne connaissance de la topographie côté PKK, le groupe occupant ces montagnes réputées imprenables depuis les années 1980. Par ailleurs, le PKK a annoncé au printemps 2024 avoir acquis une nouvelle technologie sol-air lui permettant désormais d’abattre les drones turcs sillonnant les reliefs nord-irakiens.
Il faut également souligner que la lutte menée par le PKK ne se limite pas à l’action armée. De nombreux groupes politiques, artistiques et culturels ont vu le jour ces dernières années et cherchent, par la voie civile, à promouvoir l’idéologie d’Abdullah Öcalan et le modèle du « confédéralisme démocratique » porté par ce dernier. Ces organisations ont peu à peu été interdites et criminalisées, comme au Kurdistan irakien où le Kurdistan Society Freedom Movement (Tevgera Azadî) a récemment dû arrêter ses activités (août 2024) suite à une décision du Conseil Judiciaire Suprême d’Irak.
Ces annonces peuvent-elles avoir une incidence sur les autres partis armés pro-kurdes dans la région ?
Il faut ici opérer quelques distinctions dans la myriade de groupes armés pro-kurdes plus ou moins affiliés au PKK. Dans son premier communiqué du 1er mars annonçant le cessez-le-feu unilatéral, le Comité Exécutif du parti indique : « nous déclarons un cessez-le-feu effectif à partir d’aujourd’hui. Aucune de nos forces n’entreprendra d’action armée à moins d’être attaquée ». Le lendemain, la branche armée du PKK, les Forces de Défense du Peuple (HPG) publie une seconde déclaration spécifiant que le cessez-le-feu s’applique non seulement à ses « forces principales en Turquie » mais aussi « à toutes les structures, ainsi qu’aux équipes spéciales de fedai [escadrons suicides], aux YPS [unités de défense civile], aux MAK [unités du martyr Aziz Güler] et aux autres unités d’autodéfense». Il s’agit donc là uniquement des unités et des troupes directement liées à la branche armée du PKK. Les autres groupes pro-kurdes affiliés à la guérilla mais structurellement autonomes ne sont à priori pas concernés.
Typiquement, les groupes armés kurdes de Syrie, notamment les YPG et les YPJ, qui font partie de la coalition militaire des Forces Démocratiques Syriennes (FDS) opérant dans le nord-est du pays, ont rapidement réagi en indiquant que ces annonces ne les concernaient pas. Accusés par la Turquie d’être une ramification locale du PKK, les SDF ont précisé par la voix de leur commandant Mazloum Abdi que « le message d’Öcalan concerne le PKK et n’a rien à voir avec nous en Syrie » Il n’est donc pas pour l’instant question d’un dépôt des armes côté FDS, dont le futur se joue plutôt du côté des négociations en cours avec les nouvelles autorités de Damas en vue d’une unification du pays et de ses forces armées.
En Irak, la question se pose également pour les Unités de Résistance de Sinjar (YBS), un groupe formé après le début de la bataille du Sinjar en 2014 et les massacres commis par l’État Islamique contre la communauté yézidie. À l’époque, le PKK et les YPG étaient intervenus dans la bataille et avaient formé localement les YBS à l’autodéfense. Les YBS ont ensuite été un temps intégrés à la Mobilisation Populaire, plus connue sous son nom arabe de Hachd Chaabi, une coalescence de groupes paramilitaires à majorité chiite formellement intégrée à l’État irakien . Pour l’heure, ce groupe n’a pas fait de déclaration officielle, mais des sources locales confirment qu’ils maintiennent leur droit à porter les armes.
Enfin, le groupe armé kurde iranien du Parti pour une vie libre au Kurdistan (PJAK), lui aussi retranché dans les montagnes côté Irak, s’est exprimé dans un communiqué, indiquant soutenir l’appel d’Öcalan sans pour autant spécifier son choix quant à la question du cessez-le-feu et du dépôt des armes. Le PJAK, créé au printemps 2004, fait partie, au même titre que le PKK, d’une structure plus large appelée l’Union des Communautés du Kurdistan (KCK) qui regroupe tous les partis sociaux, militaires, politiques ou associatifs qui se revendiquent de la doctrine d’Abdullah Öcalan.
Le PKK va-t-il disparaître ou bien se transformer ?
Le scénario d’une véritable disparition du PKK est conditionné à toute une série d’enjeux et de paramètres qui sont bien loin d’être réunis. Pour commencer, dans son adresse, Abdullah Öcalan appelle certes à une dissolution du groupe, mais il enjoint surtout le PKK à « convoquer [un] congrès et à prendre la décision de s’intégrer volontairement à l’État et à la société. » Ainsi, la dissolution du PKK est-elle en réalité indexée à une prise de décision collégiale par le groupe lui-même lors de ce congrès dont la tenue n’a pour l’heure pas été annoncée. Le principal obstacle à cette réunion est un obstacle sécuritaire : tant que les combats se poursuivront dans les montagnes du Kurdistan irakien, il parait improbable que des milliers de combattants illégaux puissent se réunir en assemblée et dialoguer ensemble sur leur futur en pleine zone de guerre.
Or, si le PKK a bien déclaré un cessez-le-feu, le groupe se réserve le droit de poursuivre des opérations défensives en cas d’attaques, ce qui s’est par exemple produit quelques heures seulement après les annonces. C’est que le gouvernement turc, quant à lui, ne s’est pas encore prononcé sur la possibilité d’une trêve, Recep Tayyip Erdoğan ayant averti que les opérations militaires contre les insurgés kurdes se poursuivraient si « les promesses faites ne sont pas tenues. » Vendredi 6 mars, la Turquie est montée d’un cran dans les pressions exercées sur le PKK, requérant une dissolution « immédiate et sans condition », sans pour autant préciser les conséquences si ces injonctions n’étaient pas suivies. Ainsi, de part et d’autre, les lignes rouges et les exigences pour une poursuite du processus de paix restent encore floues.
Le PKK a pour sa part souligné deux contreparties politiques au dépôt définitif des armes : d’une part, le groupe appelle à ce que « des politiques démocratiques et des bases légales » soient garanties en Turquie pour assurer le succès du « processus historique » et d’autre part, les rebelles requièrent la libération de leur leader. Des discussions secrètes en cours à Ankara tourneraient plutôt autour d’une amélioration des conditions de détention d’Abdullah Öcalan, la libération de prisonniers politiques, une possible amnistie pour les combattants du PKK et l’asile au Kurdistan irakien pour les cadres du groupe6.
Quoi qu’il en soit, les combattants de la guérilla ont souvent usé d’une métaphore biologique et darwiniste pour décrire le PKK, parlant du groupe comme d’un « organisme vivant » qui s’adapterait à son environnement pour y survivre7. « La direction tactique doit pouvoir passer d’une forme d’organisation et d’action à une autre en fonction des exigences de la situation. Si nécessaire, elle doit développer de nouvelles formes avec une rapidité suffisante » écrivait déjà Abdullah Öcalan dans ses écrits de prison8, laissant à penser que le futur du PKK se situerait davantage dans une transformation du groupe, de ses objectifs et de ses méthodes, plutôt qu’une disparition totale et définitive. L’annonce du leader de la guérilla s’inscrit donc dans une histoire longue, liée à l’évolution du contexte régional, mais dont les rouages et les déterminants exacts restent encore difficiles à lire : quelque part entre le coup politique, le mouvement tactique provisoire et l’abdication totale dans un contexte de blocage de la lutte armée, cet appel à la dissolution du PKK ouvre un champ des possibles aux conséquences encore indéterminées.
1Özcan, Ali K. (2006) Turkey’s Kurds. A Theoritical Analysis of the PKK and Abdullah Öcalan, New York, Routledge.
DOI : 10.1163/22112987-12340004
2 Grojean, O. (2008) « La production de l’Homme nouveau au sein du PKK », European Journal of Turkish Studies [en ligne], 8 | DOI: https://doi.org/10.4000/ejts.2753
3 Marcus, Aliza (2007) Blood and Belief. The PKK and the Kurdish Fight for Independance, New York et Londres, New York University Press.
DOI : 10.18574/nyu/9780814759561.001.0001
4 Ibid.
5 Altinay, E. (2013). « ‘The Terrorists with Highlights’: Kurdish Female Suicide Bombers in Mainstream Turkish Media », in: Attwood, F., Campbell, V., Hunter, I.Q., Lockyer, S. (dir.) Controversial Images. Media Representations on the Edge, Palgrave Macmillan, Londres.
6 Zaman A. (février 2025) End of an era? PKK leader Ocalan orders militants to end war with Turkey, ‘dissolve’, Al Monitor, accessible : https://www.al-monitor.com/originals/2025/02/end-era-pkk-leader-ocalan-orders-militants-end-war-turkey-dissolve
7Entretiens menés par l’autrice avec des membres du PKK, printemps 2024.
8 Öcalan, A. (2020) La révolution communaliste : écrits de prison. Paris : Libertalia.