Économie politique de la région MENA contemporaine
Depuis les soulèvements arabes de 2010-2011, les inégalités, l’endettement, le chômage et la faible croissance dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) sont de mieux en mieux documentés. Pourtant, la compréhension publique des causes de ces tendances reste limitée, et les explications généralement avancées – le clientélisme, la surdimension des États, des environnements réglementaires contraignants, le manque d’inclusion financière – reproduisent souvent les clichés d’autrefois.
En partie pour cette raison, les tentatives d’élaborer des réponses politiques sont en échec : en particulier parmi les pays non producteurs d’énergie, on observe des gouvernements qui administrent à nouveau des politiques d’austérité tout en liant la croissance économique à des projets mal conçus visant à sécuriser les investissements. À l’avenir, la majeure partie de la région MENA semble au bord d’une deuxième décennie consécutive de stagnation en matière de développement. Les répercussions en termes de stabilité politique, de migration et de violence seront significatives.
Les conséquences scientifiques et concrètes de ces problématiques sont difficiles à surestimer. À une époque où le changement climatique menace de perturber les moyens de subsistance à travers le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, la crise de développement qui couve depuis longtemps dans cette région risque d’être particulièrement destructrice.
Conscient à la fois des enjeux et du fait que la crise de développement de la région MENA continue d’être mal diagnostiquée, le programme MENA de Noria a conçu un plan d’intervention orienté autour de deux objectifs :
1/ Améliorer l’état des connaissances sur les causes des inégalités, de l’endettement, du chômage et de la faible croissance dans la région MENA.
2/ Développer des solutions politiques concrètes pour répondre à ces enjeux.